5 jours dans les Pouilles : petit guide de voyage au pays des trullis

Située dans le talon de la botte italienne, la région des Pouilles se laisse découvrir lentement.

Entre les magnifiques villages blancs, les plages de sable, la mer cristalline, les champs d’oliviers, l’architecture baroque, la gastronomie et les trullis, il y a beaucoup à voir et à faire.

J’ai eu l’occasion d’y passer 5 magnifiques journées en couple au mois d’octobre, quand la région reprend son souffle après l’été mais que le soleil et les températures sont encore clémentes.

Mais soyons francs, 5 jours dans les Pouilles, ce n’est pas beaucoup.

C’est à peine suffisant pour en avoir un aperçu et savoir, dès le premier jour, qu’on y retournera.

Voici notre itinéraire pour vous donner un bel aperçu de ce qu’il y a voir et à faire dans le sud des Pouilles si vous envisagez un séjour la-bas.

Se rendre dans les Pouilles : Le moyen le plus pratique est d’atterrir à l’aéroport de Bari mais la route se fait aussi très bien en quelques heures à partir de Naples.

Privilégier une partie des Pouilles : la région est vaste et autant il y a beaucoup à voir, autant il est nécessaire de ne pas courir et essayer de tout couvrir.

Notre itinéraire : Comme nous arrivions de Naples, nous avons décidé de nous concentrer sur la partie sud des Pouilles, avec 3 nuits à Locorotondo et 2 nuits à Lecce.

Nous y sommes allés en octobre, où il y avait de belles journées ensoleillées mais un peu trop froides à mon goût pour la baignade.

Sachez toutefois que les Pouilles comptent de magnifiques plages.

Les trullis – Alberobello et les environs

Emblèmes de la région des Pouilles, il serait difficile de ne pas inclure Alberobello et ses trullis dans l’itinéraire, surtout lors d’une première visite.

Les trullis sont ces habitations de pierres au toit coniques que l’on retrouve ici et là le long des routes.

Avec ces petits toits pointus aux signes mystérieux, on se sent d’ailleurs à l’occasion dans un univers magique.

Un trullo à Alberobello

Bien que la ville soit très touristique et fréquentée, c’est à Alberobello que l’on retrouve la plus grande concentration de trullis.

La ville est d’ailleurs classée sur la liste du Patrimoine mondial de l’humanité par l’Unesco.

L’origine des trullis remonte au 12e siècle. Puisque ces habitations de pierre sont sans fondation ni mortier, elles permettaient aux gens d’être exemptés de taxes.

On s’interroge encore sur la signification des pinacles au sommet des trullis, à savoir s’il s’agit de symboles religieux ou plutôt de la signature des maçons.

On peut également visiter l’intérieur d’un trullo, le trullo Sovrano, le seul à comporter un étage.

Intérieur d’un trullo

Séjourner dans un trullo

Pour avoir l’expérience complète d’un trullo, quoi de mieux que d’y séjourner ? Il y a de nombreuses possibilités dans la région qui permettent de rester dans des trullis restaurés.

On retrouve des hébergements de tous les styles, parfois plus luxueux, avec piscine, restaurants, etc.

C’est à l’Agriturismo Masseria Aprile, au pied de Locorotondo, que nous avons pu réaliser cette expérience. L’hôtel était idéalement situé pour rayonner dans les environs.

Agriturismo Masseria Aprile

Les chambres avec cuisinette

L’intérieur des trullis est simple mais confortable et très propre.

Si vous y séjournez, il ne faut pas manquer de découvrir les champs d’oliviers autour de la propriété, de se promener jusqu’au bosquet d’arbres et saluer l’âne (trop mignon) qui se promène partout.

Le moment du petit-déjeuner, avec vue sur la ville de Locorotondo au loin, et les excellents gâteaux noix de coco et Nutella (OMG!!), commençait toujours la journée d’excellente façon.

Locorotondo et les petits villages

Un des plaisirs d’un séjour dans les Pouilles, c’est de parcourir les routes et visiter les villages environnants.

Tout en blanc ou perché sur une colline, de forme circulaire ou encore situés sur la côte, ils ont tous leurs spécificités.

Pour mieux en profiter et éviter de courir, nous nous sommes limités à trois villages pour ce premier séjour, soit Locorotondo, Polignano a Mare et Cisternino pour ses fornelli pronti.

Locorotondo

Perchée sur une colline, on aperçoit Locorotondo de loin.

Construite sur un plan circulaire, la ville blanche et ses petites rues dallées sont magnifiques.

On commence la visite par le centre historique et ses églises, avant de continuer jusqu’à la tour de l’horloge et le Palazzo Morelli.

Des plans de la ville sont disponibles à l’Office de tourisme situé sur la place centrale.

Chiesa Madre

La tour de l’horloge

Palazzo Morelli et ses balcons en fer forgé

On peut également y voir sur la via Dura une cummersa, un habitat typique de Locorontodo à facade étroite et au toit pentu.

Et on en profite bien sûr pour prendre un verre de Locorotondo DOC, un vin blanc, frais et léger.

Polignano a Mare

Nous avons visité Polignano a Mare par une journée très venteuse. La ville est très agréable à découvrir et des vues imprenables sur la mer nous attendent à tous les coins de rue.

C’est aussi dans cette ville que se trouve le restaurant Grotta Palazzese. Situé dans une des cavités des falaises de Polignano, il figure toujours dans les palmarès des plus beaux restaurants ou des plus inusités.

Il était fermé lors de notre passage mais vu les commentaires qui disent que c’est très cher et pas si bon, on se serait de toute façon contenté de l’observer de loin.

Vue spectaculaire lorsque les vagues frappent les falaises de Polignano a Mare.

Ne vous étonnez pas si vous observez des groupes de touristes en train de chanter Volare devant la statue de Domenico Mudognu, l’interprète de la chanson.

Lecce

Surnommée « la Florence du sud » et considérée comme l’une des capitales de l’architecture baroque, Lecce est un incontournable dans les Pouilles.

J’ai eu un gros coup de cœur pour cette ville inoubliable, ses palais, ses rues animées, ses belles boutiques et ses nombreuses terrasses.

Se promener et se perdre dans les petites rues du centre historique de Lecce est magique.

On s’arrête constamment pour admirer un détail architectural.

Au détour des rues nous attend toujours un autre bâtiment spectaculaire.

La piazza del Duomo, où l’on retrouve la cathédrale de Lecce, est à visiter de jour comme de soir lorsque la place est toute illuminée.

Lecce de nuit, simplement magnifique.

Où rester à Lecce? 

Rester dans un palais baroque ajoute également beaucoup à l’expérience.

Nous sommes restés au Vicodella Cavallerizza, dans une grande suite avec salon, chambre et salle de bain.

Il s’agit d’un ancien palais entièrement rénové par un couple très sympathique et à quelques minutes de toutes les attractions de la ville, en plein centre historique. S’y rendre en voiture à pris des allures de rallye, puisque le signal GPS ne se rend pas dans le centre historique, mais ça en a valu la peine.

Otranto

Otranto est une belle petite ville sur le bord de la mer où il fait bon s’attarder.

En dehors de son bord de mer, la ville a également une histoire chargée. Elle a tour à tour été une colonie grecque, romaine et un centre byzantin.

On peut y visiter le château et sa tour, l’église San Pietro et sa cathédrale.

Détail de l’église San Pietro

La cathédrale d’Otranto

La cathédrale d’Otranto se démarque par son plancher en mosaïque, créé par le moine Pantaleone en 1166, qui illustre des légendes et la vie des Saints.

Il lui aura fallu près de 600 000 tesselles pour la réaliser.

Scène de la mosaïque de la cathédrale à Otranto

La cathédrale abrite aussi les reliques des martyrs d’Otrante, les restes de 800 personnes massacrées par les Turcs en 1480 pour avoir refusé de renoncer à leur foi.

Longer la côte entre Otranto et Leuca, la pointe du talon de la botte

Longer la côte entre Otranto et Leuca pour arriver jusqu’à la pointe du talon de la botte et le cocher de sa check list, est-ce que ça vaut la peine ?

Si vous aimez les promenades en auto, les beaux paysages et traverser de petites villes, la réponse est oui!

Est-ce un incontournable ? Peut-être pas, mais nous avons adoré la ballade et les points de vue.

Passé Otranto, on remarque les tours le long de la côte.

Une courte randonnée permet d’y accéder et de contempler la côte.

Le voyage s’arrête à Leuca. On y retrouve le sanctuaire de Santa Maria di Leuca où est érigée une colonne à l’endroit où Saint-Pierre aurait prêché.

On peut également y voir le phare de Leuca.

Et évidemment, photo à la pointe du talon de la botte!

Matera

Même si elle n’est techniquement pas située dans les Pouilles mais bien dans la région juste à côté, la Basilicate, un arrêt est presque obligatoire à Matera.

C’est une superbe ville ancienne, classée au Patrimoine mondial de l’humanité et capitale européenne de la culture en 2019.

Matera a été un autre coup de cœur avec ses sassis, un ensemble d’habitations troglodytes sculptées à flanc de montagne.

Nous y sommes seulement restés une journée mais si vous pouvez, ça vaut la peine d’y rester une nuit pour voir le décor tout illuminé.

Évacuées en 1952, en raison des mauvaises conditions de vie dans lesquelles vivaient ses habitants, les sassis ont été réouvertes depuis et abritent aujourd’hui des musées.

C’est assez inusité de se promener au milieu de ses habitations imbriquées, où la rue est parfois le toit d’une habitation au-dessous.

Pour voir une habitation restaurée, on peut visiter la Casa Grotta di vico Solitario.

Les habitations comportaient généralement une étable et une pièce commune. Sans eau courante, la vie y était dure.

Le lit était très haut pour protéger de l’humidité du sol mais aussi pour utiliser le dessous comme rangement et même pour la couveuse et les poussins.

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